L’Auberge Ravoux et la Maison Van Gogh : un voyage sur les traces du peintre à Auvers-sur-Oise (95)

Certains lieux sont particulièrement chargés d’histoire et c'est le cas de l’Auberge Ravoux, dite « la Maison de Van Gogh », classée monument historique. C'est ici que le célèbre peintre hollandais vécut ses 70 derniers jours, au cœur du charmant village d'Auvers-sur-Oise, refuge des impressionnistes. Il y loua une chambre d'à peine 7m2, éclairée d'une petite lucarne, la n°5, en 1890 et passa ses journées à peindre et à manger à l'auberge, entouré de la famille Ravoux. 

Laissée telle quelle bien des années après sa mort, c'est Dominique-Charles Janssens qui rachète l'Auberge Ravoux en 1985 et avec elle, une véritable page de l'histoire de l'art ! Depuis le 17 septembre 1993, et après vingt mois de travaux, l'Auberge Ravoux accueille les passionnés de Van Gogh et les curieux qui voudraient découvrir ce lieu symbolique, un quasi-pèlerinage, mais aussi se restaurer à la table où le peintre aimait s'installer.

Mais attention, l’Auberge Ravoux n’est pas ouverte tout au long de l’année et vous accueille cette année jusqu'au 23 novembre 2025, de 12h à 18h. Ancien commerce de vins et restaurant depuis 1876, le lieu a conservé son décor des cafés d'artistes d'antan et son authenticité, avec au rez-de-chaussée, une salle à manger dans son jus, entre éclairage tamisé et rideaux aux motifs d'époque, et une dizaine de tables seulement, c'est pourquoi il faut réserver à l'avance si vous voulez être sûrs d'en profiter.

À l'étage, on aurait presque l'impression que rien n'a été rénové, tant les travaux se sont fait dans le respect du lieu et ont figé dans le temps les traces de fissures, aux côtés de belles poutres en bois. On y trouve une première chambre, celle de Van Gogh, entièrement vide excepté une chaise, que plus personne n'a osé habiter après son suicide, et celle de son voisin, peintre également, Anton Hirschig, au mobilier d'époque, avant de découvrir une salle de projection et son petit film explicatif, dans ce qui était autrefois une autre chambre.

Mais là aussi, l’accès se veut volontairement restreint, afin de préserver l’intimité du lieu et d’offrir aux curieux une véritable expérience immersive et personnelle. Des visites organisées pour des petits groupes sont proposées du mercredi au dimanche de 10h à 18h.

Nous avons eu la chance d'être installées tout au fond de la salle, près de la fenêtre où les propriétaires aimaient observer les allées et venues de leurs hôtes, histoire de surveiller la réputation de l'auberge ! C'est à cette table que Van Gogh pratiquait sa passion pour le bon vin et la bonne nourriture, mais sans excès, avec un seul plat. C'est la raison pour laquelle vous trouverez une carte réduite pour déjeuner, avec notamment des planches de charcuterie, issue de la Maison Verot, et de fromage.

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En entrée, nous avons opté pour une douce salade Burratina, avec ses belles tomates fraiches et croquantes, ses pignons de pain qui ajoutent du croustillant et une délicate crème balsamique, qui se marie à merveille avec la texture crémeuse de la burrata, adaptée aux végétariens. Pour ceux qui préfèrent les produits d'origine animale, un délicieux foie gras de canard, toujours de la Maison Verot, vous attend, saupoudré de sel et de poivre, une part généreuse à déguster avec son pain artisanal et quelques raisins pour un côté sucré-salé savoureux.  

Côté plats, vous avez le choix entre un plat du jour (du jarret de porc lors de notre passage), un duo de filets de harengs et saumon gravlax ou bien une soupe du jour. C'est cette dernière, faite maison évidemment, que nous avons goûté, un velouté de petits pois glacés multi texturé, entre le croquant du crouton de pain, la légèreté de la crème et l'onctuosité de la soupe, associée à une touche de citron acidulée, pour un ensemble très frais.

Si les cookies nous faisaient de l'œil, il fallait tester la mousse au chocolat, un incontournable de l'Auberge Ravoux, servie dans un immense pot, dans lequel il ne reste plus qu'à se servir à la louche, plus ou moins généreusement selon votre taux de gourmandise du jour ! On pourrait presque dire qu'en reprendre à foison n'est pas si grave puisqu'il n'y a pas de sucre ajouté, son côté aérien permettant de ne pas l'avoir sur l'estomac pour finir le repas.

Très bonne surprise, le vin servi pour accompagner le tout, spécialité de la maison, du Cerdon ! Nous ne connaissions pas cet alcool, du vin pétillant rosé faiblement alcoolisé, très sucré et fruité, un petit délice. Un déjeuner simple mais efficace et goûtu, qui nous donne l'impression de partager un peu de la vie de ce grand peintre que fut Van Gogh, dont l'âme semble toujours habiter la bâtisse aujourd'hui...

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